diff --git a/cours.tex b/cours.tex index fb88f8b3f30e3561bdbb1db55428dee4c08495fd..350eb3eb742dd14b95524afcaaccefa667d4015c 100644 --- a/cours.tex +++ b/cours.tex @@ -3601,10 +3601,13 @@ Si $p(B)\neq0$ alors on appelle probabilité conditionnelle le nombre $p(A|B)$, \end{equation} \begin{exercice}{Probabilités conditionnelles} -Sur une population de 1000 hommes qui naissent, 922 atteignent l'âge de 50 ans et 665 70 ans. + +Sur une population de 1000 hommes qui naissent, 922 atteignent l'âge de 50 ans et 665 l'âge de 70 ans. +\begin{enumerate} \item Quelle est la probabilité qu'un homme qui vient de naître soit encore en vie à 50 ans? \item Quelle est la probabilité qu'un homme qui vient de naître soit encore en vie à 70 ans? \item Quelle est la probabilité qu'un homme de 50 ans soit encore en vie à 70? +\end{enumerate} \end{exercice} @@ -3759,6 +3762,80 @@ le nombre restant est de $1/6$. On a donc que \end{exercices} +\subsection{La distribution multinomiale} + +Plus nous allon rajouter des tirages successifs plus il va être compliqué de calculer les probabilités +de tirer une certaine combinaison de nombres. Il existe néanmoins une formule qui généralise les tirages successifs avec +remise. Prenons le cas où nous avons un dé qui ne donne pas chaque nombre de façon équiprobable, mais avec probabilité $\{p_i\}_{i=1}^6$. +Nous souhaitons savoir quelle est la probabilité de tirer deux fois le 1 et une fois le 2 lors de trois tirages successifs. + +Dans ce tirage l'ordre dans lequel sont obtenus ces tirages ne sont pas importants. Il y a donc les tirages possibles qui sont +admissibles +\begin{equation} + [112]=\{112, 121, 211\}. +\end{equation} +On a donc que la probabilité associée est de +\begin{equation} + p([112])=p(112)+p(121)+p(211). +\end{equation} +Ces trois probabilités sont données par +\begin{align} + p(112)&=p_1\cdot p_1\cdot p_2=p_1^2\cdot p_2,\\ + p(121)&=p_1\cdot p_2\cdot p_1=p_1^2\cdot p_2,\\ + p(211)&=p_2\cdot p_1\cdot p_1=p_1^2\cdot p_2. +\end{align} +Les tirages étant indépendants (avec remise) on a que la probabilité de tirer $1$ ou $2$ est indépendante +du moment où ils sont tirés et donc ces trois probabilités sont égales. + +Finalement la probabilité de tirer deux 1 et un 2 est de +\begin{equation} + p([112])=p(112)+p(121)+p(211)=3\cdot p_1^2\cdot p_2. +\end{equation} +Si à parésent nous considérons la probabilité de tirer $[1123]$ en 4 tirages. Les torages possibles sont +\begin{equation} + [1123]=\{1123, 1132, 1213, 1231, 1312, 1321, 2113, 2131, 2311, 3112, 3121, 3211\}. +\end{equation} +Il y a donc 12 tirages possibles pour cette combinaison. De plus les tirages étant indépendants +on a que toutes ces combinaisons sont équiprobables avec probabilité +\begin{equation} + p(1123)=p_1^2p_2p_3. +\end{equation} +Finalement on a +\begin{equation} + p([1123])=12 p_1^2p_2p_3. +\end{equation} +Si nous définissons $n_i$ le nombre de fois où on obtient le résultat $i$ et qu'on cherche la probabilité de réaliser le tirage $[n_1,n_2,...,n_k]$, +on constate que la probabilité de réaliser le tirage est proportionnelle à +$p_1^{n_1}p_2^{n_2}\cdots p_6^{n_6}$. Il nous reste à déterminer le facteur multiplicatif venant devant. +Pour le cas du tirage $1,1,2$, nous avons $[n_1n_2]$ avec $n_1=2$ et $n_2=1$ et le facteur devant le produit des probabilités est +donné par $3$. Pour le tirage $1,1,2,3$ il est de $12$ et nous avons $n_1=2$, $n_2=1$, $n_3=1$. Nous pouvons écrire +\begin{equation} + 3=\frac{3!}{1!2!}\mbox{ et } 12=\frac{4!}{1!1!2!}. +\end{equation} +En fait on peut constater que +\begin{equation} + \frac{n!}{n_1!n_2!\cdots n_6!}, +\end{equation} +avec $n=\sum_{i=1}^6 n_i$. On a donc que +\begin{equation} + p([n_1,n_2,...,n_6])=\frac{n!}{n_1!\cdots n_6!}p_1^{n_1}\cdots p_6^{n_6}. +\end{equation} +De façon complètement générale ce genre de probabilité se calcule grâce à la \textit{distribution multinomiale} +\begin{equation} + p([n_1,...,n_k])=\frac{n!}{n_1!\cdots n_k!}p_1^{n_1}\cdots p_k^{n_k}. +\end{equation} + +\begin{exercices} +\hfill\break + On lance un dé parfait 10 fois. Quelle est la probabilité d'obtenir: + \begin{enumerate} + \item 10 fois 6? + \item 4 fois 3, 3 fois 2 et 3 fois 1? + \item 2 fois 1, 2 fois 2, 2 fois 3, 1 fois 4, 1 fois 5, et 1 fois 6? + \end{enumerate} + +\end{exercices} + \section{Exemple du lotto} Dans un lotto on a dans un sac un nombre de jetons numérotés, disons pour l'exemple entre 1 et 6, qui sont tirés successivement. Une fois un jeton tiré, il ne sera pas remis dans le sac. @@ -3847,6 +3924,84 @@ est de $p(G)=0.514$. \end{itemize} \end{enumerate} +\section{Variables aléatoires} + +Lors d'une expérience aléatoire, il est assez commun de relier chaque événement de l'univers, $A\in\Omega$, à un nombre réel, $X(A)\in\real$. +Cette relation est définie par une fonction qui porte le nom de variable aléatoire et peut s'écrire mathématiquement sous la forme +\begin{equation} + X:\Omega\rightarrow \real. +\end{equation} +Afin de mieux comprendre ce concept voyons quelques exemples +\begin{enumerate} + \item[Le jeu de dé:] Lors d'un jet de dé unique l'univers est défini par $\Omega=\{1,2,3,4,5,6\}$. On peut de façon assez naturelle + définir notre variable aléatoire comme + \begin{equation} + X:i\rightarrow i. + \end{equation} + \item[Pile ou face:] Si nous lançons une pièce de monnaie les deux issues possibles sont pile $p$, ou face $f$ ($\Omega={p,f}$). + Nous pouvons définir la variable aléatoire $X$ comme + \begin{equation} + X:\left\{\begin{array}{l} + p\rightarrow 0\\ + f\rightarrow 1 + \end{array}\right. + \end{equation} + \item[Pile ou face fois deux:] Si nous lançons une pièce de monnaie à deux reprises, les issues possibles sont $(p,p)$, + $(p,f)$, $(f,p)$, $(f,f)$. Nous pouvons définir la variable aléatoire $X$ comme + \begin{equation} + X:\left\{\begin{array}{l} + (p,p)\rightarrow 0\\ + (p,f)\rightarrow 1\\ + (f,p)\rightarrow 1\\ + (f,f)\rightarrow 2 + \end{array}\right. + \end{equation} +\end{enumerate} +Comme nous nous sommes posés la question de connaître la probabilité d'obtenir un certain résultat lors d'une expérience aléatoire, il en va de même +avec la probabilité que la variable aléatoire $X$ prenne une valeur donnée, $\alpha\in\real$ ou prenne une valeur incluse dans un intervalle $I\subseteq\real$. + +Pour illustrer ce qui se passe, intéressons-nous au dernier exemple ci-dessus avec le double pile ou face. On se pose les questions suivantes +\begin{enumerate} + \item Quelle est la probabilité que $X$ prenne la valeur $1$? + \item Quelle est la probabilité que $X$ prenne une valeur incluse dans $I=[0.6,3]$? + \item Quelle est la probabilité que $X$ prenne une valeur inférieure à $2$? +\end{enumerate} + +Prenons ces trois questions une par une +\begin{enumerate} + \item Les deux façons d'obtenir $X=1$ est d'avoir les tirages $(p,f)$ ou $(f,p)$, soit $A=\{(p,f), (f,p)\}$. Les probabilités de chacun + des événement de l'univerrs étants équiprobables on a + \begin{equation} + p(X=1)=p(A)=1/2. + \end{equation} + \item Le seul événement donnant un $X$ qui n'est pas dans l'intervalle $J=[0.6,3]$ est $B=(p,p)$ ($X(B)=0$). On a donc que + \begin{equation} +p(0.6\leq X\leq 3)=p(\bar B)=1-p(B)=\frac{3}{4}. + \end{equation} + \item De façon similaire les trois énénements donnant $X<2$ sont dans $C=\{(p,p), (p,f), (f,p)\}$. On a donc + \begin{equation} + p(X<2)=p(C)=\frac{3}{4}. + \end{equation} + +\end{enumerate} +On constate au travers de ces trois exemples que la probabilité que la variable +aléatoire $X$ prenne une valeur particulière $\alpha$ ou soit dans un intervalle $I$ +est reliée à la probabilité d'obtenir un événement $D$ qui serait la préimage de $\alpha$ ou d'un intervalle $I$. +On peut noter dans le cas général qu'on a $D=X^{-1}(I)$. + +\begin{definition}[Variable aléatoire] On dit que la fonction $X:\Omega\rightarrow\real$ est une \textit{variable aléatoire} si la +préimage de $X$ sur tout intervale, $I\subseteq\real$, est un événement $A\in \Omega$. La probabilité que $X$ prenne une valeur +dans l'intervalle $I$ est égale à la probabilité de réaliser l'événement $A$ +\begin{equation} + p(X\in I)=p(A). +\end{equation} +\end{definition} + +\begin{definition}[Fonction de répartition] On dit que la fonction $F:\real\rightarrow\real$ est une \textit{fonction de répartition} +si $F(x)=p(X\leq x)$ pour tout $x\in\real$. +\end{definition} + +Nous distinguons deux sortes de variables aléatoires différentes: les variables aléatoires discrètes et continues. Nous les discuterons brièvement dans les deux sous-sections suivantes. \section{Nombres aléatoires}